28 mars 2013

Comment tous se nourrir sans piller la planète ? Des alternatives se font jour ... Pourquoi pas des insectes ?

Des insectes dans nos assiettes: rêve ou réalité?
Laurence Dardenne

Des sauterelles dans nos assiettes, des brochettes de criquets grillés, de la tapenade de grillons, un toast à la mousse de chenille ou, de manière plus générale, des insectes dans notre alimentation : rêve ou réalité dans un proche avenir?
Des sauterelles dans nos assiettes, des brochettes de criquets grillés, de la tapenade de grillons, des barres hyperprotéinées aux vers de farine, un toast à la mousse de chenille ou, de manière plus générale, des insectes dans notre alimentation : rêve ou réalité dans un proche avenir ?
A l’unité d’entomologie de Gembloux Agro-Bio Tech/ULg, qui bénéficie d’une renommée internationale dans ce domaine, on ne se pose plus vraiment la question. Alors qu’une spin-off spécialisée dans la production industrielle d’insectes est en cours de création, cela fait plus d’une dizaine d’années maintenant que des recherches sont menées pour voir comment élever des insectes et valoriser cette nouvelle alimentation, mettre au point des formulations variées, ou encore étudier comment dépasser les barrières socio-culturelles. En l’occurrence la répulsion que l’on éprouve le plus souvent en Occident à l’idée d’avaler ces bestioles.
Pourtant, l’entomophagie, qui désigne la consommation d’insectes, certains y croient dur.
Pour Eric Haubruge, vice-recteur de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège), "nous nous trouvons actuellement à un tournant où il faut songer à changer notre mode d’alimentation. Et l’insecte est une piste à prendre au sérieux pour diverses raisons. A commencer par l’intérêt des valeurs nutritives : il s’agit en effet d’une source importante de protéines, notamment (voir par ailleurs)".
"L’insecte constitue une intéressante alternative à tout ce qui est nourriture à base de viande. C’est un élément déterminant", souligne encore Eric Haubruge. Alors qu’en 2050, la Terre devrait nourrir 9 milliards d’êtres humains, soit 30 % d’individus en plus qu’aujourd’hui, "cette augmentation correspondra inévitablement, à l’échelle mondiale, à des besoins accrus au niveau de la production en protéines animales".
Par ailleurs, "au niveau de la sécurité alimentaire, l’insecte est tellement éloigné de la vache, du cochon ou du bœuf que le transfert de maladies est tout autre,poursuit l’entomologiste. De ce fait, les possibilités de trouver un virus d’insecte transmissible à l’homme sont nettement moindres."
Des élevages belges de vers de farine, de grillons, de criquets, de sauterelles
Les arguments ne manquent pas, mettant en évidence les avantages de cette nouvelle alimentation, du moins pour les Occidentaux. L’Europe reste le seul continent à ne pas consommer régulièrement des insectes. Nous avons seulement une vingtaine d’espèces consommées en Europe alors qu’en Afrique, on compte quelque 400 espèces couramment consommées. Or, "en Belgique, on peut faire de l’élevage de vers de farine, de grillons, de sauterelles, de criquets ,assure le Pr Haubruge. On peut donner à tous ces insectes des nourritures contrôlées en termes de qualité nutritionnelle, comme des résidus de son ou de la levure en paillettes, dont on contrôle parfaitement la qualité pour la consommation humaine et qui ne représentent pas un coût trop élevé, dans la mesure où ce sont des résidus de production alimentaire humaine. Cela évite donc le problème des risques éventuels pour la santé et l’on maîtrise parfaitement cette production et le savoir-faire. On peut facilement élever ces insectes en hiver. Il faut généralement deux mois pour obtenir une nouvelle génération, ce qui signifie six générations par an, et donc une production assurée."
Dans les prochains mois, doit intervenir une autorisation européenne au niveau de l’utilisation d’insectes dans la consommation humaine. "Dès que nous aurons cet agrément, cela rentrera dans notre alimentation. C’est une question de mois", assure encore le spécialiste.
"En Belgique, nous disposons de modèles d’insectes utilisables et valorisables comme les vers de farine ou les grillons, nous explique pour sa part Frédéric Francis, professeur et responsable de l’unité d’entomologie (ULg). Nous avons tout a fait les moyens d’en produire en masses. On parle ici en termes de dizaines de tonnes de production par an."
Encore faut-il trouver les moyens de les valoriser. "C’est là qu’il faut être très attentif, intervient Eric Haubruge. Nous avons une démarche de formulation de complément alimentaire. Chez nous, en Europe, cela n’a aucun sens de proposer des insectes tels quels, en entier. En revanche, les associer sous forme de poudre ou de tapenade à d’autres aliments permettra de faciliter l’intégration dans notre alimentation."
"Nous travaillons avec des collègues des technologies alimentaires pour voir comment faire du fractionnement, renchérit Frédéric Francis. Comment obtenir des concentrés en protéines, extraire les matières grasses et trouver des formulations pour produire, par exemple, des barres hyperprotéinées ou des préparations pour des farines de pain. Il existe un volet agroalimentaire où l’on travaille sur des moyens de remplacer des aliments plus communs par des insectes."
Des dégustations à l’insectarium
Enfin, un autre axe important des recherches se concentre sur l’aspect socio-culturel : comment faire accepter cette idée, passer outre le dégoût, voire la phobie des insectes ? C’est ainsi que, chaque année, au mois d’octobre, est organisée à l’insectarium de Waremme, qui est une antenne de Agro-Bio Tech (ULg), une quinzaine de l’entomophagie où les visiteurs sont invités à déguster des insectes. Ils reçoivent également des questionnaires portant sur les raisons de l’attraction ou de la répulsion qu’ils éprouvent pour ces animaux. "Lors de ces dégustations, nous proposons les insectes que nous avons élevés : diverses espèces de vers de farine (ténébrions) et de grillons, poursuit le responsable de l’unité d’entomologie. Nous faisons aussi des essais avec des criquets et des sauterelles. Lors des dégustations, nous préconisons de les manger en entier, même s’ils peuvent aussi être incorporés dans des mayonnaises, des cakes, des barres hyperprotéinées "
"Le courant a déjà commencé à changeril y a trois ou quatre ans, chez nous, d’après Eric Haubruge. Avant, lorsque l’on organisait des dégustations, les visiteurs étaient très réticents. Rares étaient ceux qui osaient goûter. Quand on leur dit que ce n’est pas très différent d’une crevette, certains se lancent. Depuis peu, ils sont plus affranchis et se demandent par quel mets ils vont commencer. Le plus souvent, ils sont agréablement surpris." Ce qu’ils aiment ? "Le goût noisette du ver de farine ou marron grillé, sucré, caramélisé , Avec le criquet, on retrouve un goût de peau de poulet rôti, nous disent ces connaisseurs . La meilleure appétence, ce sont les termites; ils ont vraiment du goût ! Et les fourmis aussi "

16 mars 2013

Le 22 mars, c'est la journée mondiale de l'eau !


Journée mondiale de l’eau : la coopération dans le domaine de l'eau

©UN Water

La Journée mondiale de l’eau 2013, fêtée le 22 mars, portera sur le thème de la Coopération dans le domaine de l'eau, dans le cadre de l'Année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau, coordonnée par l'UNESCO pour UN-Eau. Au cours de la campagne de coopération dans le domaine de l’eau 2013, qui comprends l’Année et la Journée, des efforts seront fournis au niveau local, national et international pour sensibiliser aux défis et au potentiel de la coopération dans le domaine de l’eau, faciliter le dialogue entre les acteurs, et promouvoir des solutions innovantes pour entretenir la coopération dans le domaine de l’eau.




Le point culminant de la campagne sera les célébrations de la Journée Mondiale de l’Eau, accueillies par le gouvernement des Pays-Bas le 22 mars à La Haye. Le plus large panel de participants, issus ou non du domaine de l’eau, a été invité en fonction des contraintes de capacité. 

L’évènement officiel à La Haye est l’opportunité de partager des exemples de bonnes pratiques de coopération dans le domaine de l’eau dans une perspective globale. Des discussions mettront en lumière des perspectives et points de vue différents sur les meilleures pratiques relatives à la coopération dans le domaine de l’eau. Et puisque la coopération dans le domaine de l’eau est un élément nécessaire à tous les aspects du Développement, la Journée se concentrera également sur le suivi à effectuer, dans le contexte de l’Agenda pour le Développement post-2015 et sur les modalités de la contribution de la coopération dans le domaine de l’eau au succès d’un tel suivi. 

La Journée sera organisée en trois parties principales: 
- Une séance plénière d’ouverture pour donner le ton de la Journée, mettre en lumière ses objectifs et inspirer les discussions Durant le reste de l’évènement.
- Une série de sessions thématiques (en petits groupes), durant lesquelles de véritables échanges d’expertise technique auront lieu. Ces sessions auront pour but d’identifier, par différents groupes d’intervenants, des approches innovantes pour établir une coopération autour de l’eau, entre divers acteurs. Ces sessions thématiques seront co-animées par un tandem composé d’un représentant des Nations unies et d’un représentant du gouvernement hollandais. Leurs résultats seront présentés comme une contribution sur l’eau pour le panel de Haut niveau des Nations unies sur l’Après 2015. 
- Un Forum de Haut Niveau qui réunira des personnalités de très haut niveau appartenant ou non au secteur de l’eau. 
Il aura pour but de faire figurer la coopération dans le domaine de l’eau dans les agendas des décideurs politiques, des professionnels de l’eau et du grand public. Il sera aussi discuté des messages principaux issus de la consultation thématiques du Panel de Haut niveau des Nations unies sur l’eau au sein de l’agenda de développement post-2015.

Pendant la Journée des évènements publics, culturels et médiatiques auront lieu à l’intérieur et en dehors du Forum Mondial.
Un grand nombre d'évènements sont organisés à travers le monde pour fêter la Journée mondiale de l'eau.

Source : http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/natural-sciences-events