22 février 2017

La géographie et le Pacte d'excellence ...

Une carte blanche publiée dans le Vif, du 22-02-2017





La géographie : une clé pour notre futur ... mise à mal par le Pacte d'excellence


Contrairement à l'avis du Groupe de travail Géographie du Pacte pour un Enseignement d'excellence (GT GEO), le Projet d'avis n° 3 du Pacte de décembre 2016 confirme la scission en deux de la géographie dans deux domaines différents : la Géographie physique dans celui des Mathématiques et des Sciences, et la Géographie humaine dans celui des Sciences humaines. Ce choix nous paraît tout à la fois malheureux et anachronique.


Séparer la Géographie physique de la Géographie humaine, c'est conserver une vision étriquée et ancienne de la discipline


Premièrement, c'est nier la spécificité même de la discipline originelle qui est d'articuler les Sociétés et leurs environnements au travers de leurs interrelations dans un cadre spatial. Par ce fait, c'est empêcher les élèves de mesurer l'ampleur des défis qui nous attendent sur des questions telles que le réchauffement climatique, les risques naturels ou la juste utilisation des ressources, et leurs corollaires que sont les migrations, l'insécurité alimentaire et la géopolitique. À une époque où l'excès d'information - voire de désinformation - noie l'information, où les postulats philosophiques, religieux ou politiques se substituent à une démarche critique reposant sur des valeurs scientifiques, la dichotomie proposée freinera encore un peu plus la capacité des élèves à décoder les informations disponibles et à les mettre en relation, à rechercher les liens entre les composantes physiques, biologiques et humaines afin de comprendre la complexité du monde réel.



08 février 2017

A transposer à d'autres villes ?

Ne transformez pas ma ville en shopping center !

Une opinion de Mathilde Puissant


30.000m2 de commerces, 7.500.000 visiteurs annuels, 95 magasins, des chiffres si astronomiques qu'ils ne font presque plus sens. Vous l'avez reconnue, il s'agit bien de l'Esplanade, ce centre commercial chéri de la belle commune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve.

Les plus grandes enseignes s'y côtoient et rivalisent de vitrines aguicheuses pour appâter le chaland qui ne demande qu'à se laisser tenter, tantôt par une robe élégante, tantôt par un smoothie vitaminé (des fraises en hiver ! que demande le peuple ?), tantôt encore par un t-shirt à bas prix dont la qualité est aussi fragile que son chic est éphémère.
Si vous vous lassiez déjà de ce maigre éventail de possibilités, sachez que le promoteur Klépierre se charge de tout. Il vous prépare une "extension" de l'Esplanade pour 2021: 47 boutiques et 4 grands commerces supplémentaires sur 20.000 m2 de plus. Quand on pense que la surface habitable moyenne des nouveaux logements a diminué de 20% ces dernières années en Belgique (de 129 à 105m2), ça laisse rêveur...
En tant que citoyenne engagée et habitante de Louvain-la-Neuve, ce projet d'extension m'inspire divers sentiments.
La crainte d'abord. Je crains que cette extension ne nuise à la diversité et à la vivacité des petits commerces indépendants de la région. En effet, les alliés majeurs de ce projet sont bien entendu de grandes enseignes (MediaMarkt, Zara, Primark), des rouleaux compresseurs commerciaux fort aises de rassembler toujours plus de clients et de profit grâce à des prix défiant toute concurrence, au détriment de boutiques plus modestes qui souffrent déjà des effets du shopping center actuel. Une étude américaine a montré que lorsqu'un Walmart s'installe dans une ville, pour chaque emploi créé, c'est 1,4 emploi qui passe à la trappe. Et chez nous, ce sera combien ? "